"Aimer l'autre, c'est le respecter dans sa différence, ce n'est pas en faire un miroir de soi-même."
"Le dressage conduit le chien à exécuter la pensée du maître, mais ne donne pas à celui-ci des éléments pour comprendre le chien et sa culture."
"Poser des questions, chercher à comprendre au lieu de partir sur le chemin de l'affrontement, des conflits qui détruisent toute la relation au profit de la colère, du dépit et du mépris."
"Si nous nous obstinons à nier l'impact du contexte, nous multiplirons les erreurs d'interprétations à l'origine des incohérences et de la mauvaise communication homme/chien au sein de la famille."
"Notre but est de nous débarrasser des idées reçues et souvent désuètes, puisque figées et sourdes à l'évolution, de rejeter les représentations convenues que nous avons des chiens, plus proches de nos fantasmes que de la réalité, de toujours agir dans le respect du contexte écologique et social pour minimiser les incohérences."
"Il évite les sanctions, punitions, excitations, leur préférant les renforcements positifs et les stimulations."
"Il apprend la patience et travaille par micro-progrès."
"La "punition" éventuelle n'appartient pas au répertoire du jeu pédagogique. L'action pour le chiot est, ou gratifiante, ou non récompensée."
"Certains ont promu le "dressage sous l'aspect ludique", mais c'est nous tromper par une terminologie avantageuse. L'homme se trouve en contradiction entre ce qu'il dit et ce qu'il fait. Il dit :"Je prodigue de l'éducation, mais il fait tout simplement du dressage via l'utilisation de leurres en vue d'obtenir certaines actions du chien".
"Malgré l'affection sincère de l'homme pour son animal, inconsciemment, il fait du chien son esclave."
"Chaque fois que le chien ramène le jouet, le maître relance l'objet. Et cela se traduit pour le chien par "je donne l'ordre à mon maître de lancer la balle, et il s'exécute.".
"Aujourd'hui, l'homme refuse au chien la possibilité d'accéder librement et convenablement aux cultures, la sienne et celle de l'homme. Il veut faire du chien la chose qu'il domine."
"L'homme comme le chien, a recours au raisonnement, et comme le dit Darwin, l'intelligence n'est pas une histoire de nature, mais une différence de degré."
"L'écoute mutuelle peut donc être variée dans la complicité, sans avoir besoin de recourir à l'autoritarisme."
"On peut considérer comme une priorité tout ce qui a un sens immédiat pour le chien dans une situation donnée, comme les odeurs, les bruits, la rencontre d'un congénère, etc. Le chien aura tendance à délaisser les demandes du maître pour s'intéresser à cette information. En lui permettant d'agir ainsi, on préserve son autonomie car n'oublions pas, que c'est l'autonomie qui lui permet de faire des expériences et le prépare à faire face à toutes situations imprévues."
Extraits de "Les signaux d'apaisement" - Turid Rugaas :
"Les signaux sont employés dans un premier temps en prévention pour éviter les menaces des gens et des chiens, calmer la nervosité, la peur, le bruit ou toute chose désagréable. Les chiens emploient les signaux pour s'apaiser quand ils se sentent stressés ou inquiets, pour signifier aux autres qu'ils peuvent se sentir en sécurité, pour leur faire comprendre la bienveillance indiquée par les signaux et pour se lier d'amitié avec les autres chiens et personnes."
"... quand nous traitons avec des chiens nous avons le choix de la façon dont nous pouvons nous comporter : nous pouvons être calmes, amicaux, rassurants ou nous pouvons être menaçants. Quoi que nous choisissions, cela aura des conséquences dans nos rapports avec le chien."
"Nous pouvons apprendre le langage des chiens pour avoir une meilleur relation et une meilleur communication avec eux, dans l'objectif d'améliorer à la fois leur apprentissage et notre enseignement. Nous pouvons éviter les conflits et réduire les risques d'avoir des chiens peureux, fragiles, agressifs et stressés."
"L'agression, ou la défense, est un symptôme. Très souvent un haut niveau de stress, du fait de l'environnement, en est la cause. Nous devons essayer de traiter les raisons profondes du comportement, et ne pas simplement regarder les symptômes..."
"Il n'y absolument aucune raison ni aucune excuse pour être violent ou menaçant envers un chien, pour le punir, le contraindre ou trop exiger de lui."
Extraits de "Dominance, mythe ou réalité ?" - Barry Eaton :
"... ce type d'éducation est encore d'actualité chez des éducateurs qui n'ont pas su évoluer."
"Nous sommes deux espèces animales (humaine et canine) formant ensemble un groupe social"
"Le cerveau du chien a changé. Il ne fonctionne plus comme celui d'un loup parce que le chien n'est pas un loup. Le loup se concentre sur trois choses : évitez le danger, afin de se préserver des blessures ou de la mort ; chasser, afin de se nourrir ; et se reproduire, afin de transmettre ses gènes. Le chien n'a pas les mêmes priorités que le loup. Ce qui est prioritaire pour le chien, ce sont les choses positives que va lui offrir son environnement."
"Les chiens sont aujourd'hui aussi éloignés de leurs ancêtres que nous le sommes des nôtres."
"La dominance ne serait pas synonyme de statut hiérarchique. Elle a été traditionnellement définie comme la capacité d'un individu à maintenir ou réguler l'accès à une certaine ressource."
"Un chien est donc susceptible de devenir aggressif lorsque son maître ne sait pas lire son langage corporel, en particulier les signaux d'évitement. Le chien essaie de faire passer un message, mais son maître ne le comprend pas et soit il réagit de façon inappropriée, voire ne réagit pas du tout, soit il envoie d'autres signaux qui rendent le chien confus."
"Le chien développe un fort attachement social à ses maîtres (et vice versa) du fait de son appartenance à un groupe social, mais il n'a aucunement l'intention de dominer sa "meute" humaine."
"Quand il pleut des cordes et que le chien doit sortir faire ses besoins, allez-vous sortir le premier et vous faire tremper juste pour renforcer votre position d'alpha ? Moi, surement pas !"
"Dans la plupart des cas, les "récompenses" que l'on peut donner à nos chiens sont en réalité des ressources et, pour cette raison, la "dominance" est plus en rapport avec le fait de gagner ou de perdre des ressources qu'avec celui de se hisser à un rang supérieur"
"Les chiens ne comprennent pas le concept de propriété..."
"Les chiens sont comme nous des animaux sociaux, et c'est pour cette raison que les chiens et les gens peuvent vivre ensemble en formant une unité sociale, pas en meute, mais bien comme unité sociale."
Extraits de "Dans la peau d'un chien" - Alexandra Horowitz :
"Notre sentiment d'individualité est ici plus puissant que notre sentiment de communauté biologique. Dès qu'il s'agit de décrire nos capacités physiques et cognitives potentielles, nous sommes avant tout des individus, et en second lieu seulement des membres du genre humain. Avec les animaux, c'est tout le contraire. La science les considère comme représentatifs de leur espèce, et ensuite comme des individus."
"Un chien ne se dit pas qu'il est entouré d'objets humains : il voit des objets de chien. La fonction que nous attribuons à un objet, ou les pensées que nous y associons ne correspondent pas nécessairement à la fonction qu'il revêt aux yeux de l'animal et aux penséees qu'il lui inspire."
"Le lit est associé à notre présence : nous y passons du temps, et y laissons parfois traîner des miettes ou des habits. Rien d'étonnant donc à ce que le chien le préfère à son panier."
"... "le chien est un animal" : c'est vrai, mais ce n'est pas toute la vérité, car le chien est un animal domestiqué."
"L'allure de l'animal, son comportement, ses goûts, mais aussi l'intérêt qu'il nous porte et l'attention qu'il nous rend quand nous lui prêtons la notre, sont, dans une large mesure, la conséquence de cette domestication. Le chien actuel est une créature concue avec soin. À ceci près que tout ce qui est apparu n'était pas forcément prévu au départ, loin de là..."
"Les chiens ne partagent pas automatiquement les principes de vie en société civilisée que respecte l'homme."
"La cohabitation avec un chien est un long processus d'apprentissage mutuel."
"Chaque jour, à chaque interaction, vous définissez son univers (en le limitant comme en le développant)."
"De même que nous voyons le monde, le chien le sent. Son univers se compose d'odeurs complexes. Le monde à sentir est au moins aussi riche que le monde à voir."
"Si nous prêtions davantage attention au son de ce que nous disons aux chiens, nous obtiendrons peut-être de ceux-ci de meilleures réactions. Les aigus ne disent pas la même chose que les graves. Les intonations montantes n'ont pas le même effet que les descendantes."
"Le langage du corps n'est pas une vue de l'esprit. Ses phonèmes s'expriment par la croupe, la tête, les oreilles, les pattes et la queue. D'instinct les chiens savent le traduire."
"Le chien ne fait pas que que poser les yeux sur nous : il nous observe comme nous l'observons."
"La science a toute les peines du monde à approcher l'expérience subjective des animaux... On en est donc réduit à étudier les comportements."
"Quelque temps après avoir amené chez vous votre nouveau compagnon canin, vous remarquez que plus rien n'est en sécurité dans la maison. Un chien dresse son maître à ranger ses affaires."
"C'est leur attention qui permet aux chiens d'anticiper nos faits et gestes, de lire en nous."
"Apprenez à prêter attention aux traits visibles-invivibles de votre compagnon - ces éléments que l'on ignore alors même qu'ils sont sous nos yeux."
Extraits de "Pourquoi un chien intelligent fait-il des choses stupides ?
"L'éducation à la maison donne aux chiens une idée de ce qui est permis et interdit pour le bien-être des propriétaires ; mais s'il y a un conflit entre son bien-être personnel et celui des humains, le chien a tendance à se respecter lui-même."
"... le chien connaît son intérêt, et c'est plus le regard du maître qui l'inhibe, qu'un sens personnel du bien et du mal. Le chien ne connaît pas la culpabilité, le regret, le remords, ni la honte."
"Lors de crise émotionnelle, il y a perte de prise de conscience, donc perte de conscience rationnelle, et perte de l'intelligence de la gestion des programmes automatiques ; l'individu devient un automate, soumis à ses stratégies involontaires réflexes, instinctives et conditionnées."
"Derrière chaque comportement du chien se cache un patron-moteur, une petite séquence de mouvements automatiques, génétiquement programmée. Que ce soit pour s'asseoir, courir, mastiquer, tourner, sauter ou pour des comportements plus complexes comme pister, poursuivre, chasser, ou se reproduire, il y a des patrons-moteurs."
"Le patron-moteur cherche son autosatisfaction."
"La croyance de la supériorité - le biais de supériorité - de l'humain sur l'animal, et la croyance spécifique que l'humain doit être dominant sur le chien, sont presque universelles. C'est un biais culturel, religieux et biologique."
"Le chien est kidnappé à sa famille, forcé à vivre avec des bipèdes inconnus, auquel il est forcé (biologiquement) de s'attacher. Il est forcé de vivre dans un environnement physique et social mal adapté. Il est nourri sans avoir le choix de ses aliments ni l'expression des comportements innés d'acquisition de nourriture. Il est mutilé (castré) pour être plus gérable, ou on choisit pour lui ses partenaires sexuels en lui interdisant la liberté de choix. Son rythme, ses horaires, ses activités sont décidées pour lui et il doit accepter sans rechigner. Il n'a guère le droit ni l'occasion de dévier des règles normatives établies pour lui.
Le chien est soumis, comme un esclave, à son maître humain, qui a sur lui le droit légal de disposer de son chien quasiment comme bon lui semble (usus, fructus et abusus)."
"Croire qu'il faut dominer son chien est absurde et stupide et dangereux. Il entraîne l'humain dans des comportements d'agression gratuire du chien qui va y répondre par peur ou colère, immobilité, fuite ou agression, suivant son tempérament."
"Le besoin de punir celui qui nous fait du tort, de se venger, est manifeste vis-à-vis du chien. Le chien ne se comporte pas toujours comme on le désire, il génère des problèmes, il nous fait du tort. Et particulièrement si on se croit supérieur à l'animal, et si on adhère à la croyance de la dominance ; dès que le chien fait une bêtise, dès qu'il conteste notre statut de dominant, on se sent l'obligation de le punir ; et cela nous fait du bien. C'est un biais cognitif et émotionnel, c'est inéchappable. Seule, la prise de conscience de ce besoin de vengeance, nous permet d'y échapper."
"Le préjugé et le stéréotype sont permanents dans le monde du chien, du choix de la race, de l'éducation du chien, de l'interprétation de ses problèmes de comportement, et de la résolution de ces problèmes. Et les chiens souffrent des même préjugés racistes, xénophobiques et interprétatifs."
"Nos préjugés modifient, façonnent, la relation que nous entretenons avec autrui, et en conséquence les performances d'autrui. C'est la prophétie autoréalisatrice. A partir du préjugé, les comportements sont modifiés pour que le préjugé soit confirmé. C'est au-delà du biais de confirmation, qui confirmerait les préjugés, c'est réellement le façonnement du comportement d'autrui."
Ton chien te parle, apprends à le comprendre !
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